On peut apporter son droit de réponse
Le Bigleux, on le sait, n’est pas pour la provocation gratuite. Aussi pensions-nous aborder la nouvelle année avec un sujet consensuel, l’interview d’un jovial sénateur, M. Hubert Godasse, qui rendait compte des festivités de réveillon au palais du Luxembourg.
Hélas, une remarque incidente de cet élu sur les dépenses des députés, a provoqué l’ire du palais Bourbon. Craignant une crise institutionnelle majeure, le Bigleux préfère jouer l’apaisement et entendre un représentant de l’Assemblée nationale, en la personne de M. Gérard Soulier, député de Sarthe-Maritime.
BigleuxRama : M. le Député, nous vous sommes infiniment reconnaissants d’avoir eu la gentillesse de nous accorder cette petite interviouve… Vous tenez à réagir à certains propos de M. Godasse, nommément ceux-ci : « contrairement à nombre d’idées reçues, les sénateurs ne gâchent pas l’argent du contribuable ! Les députés, je dis pas, mais les sénateurs : jamais ! »
Gérard Soulier : Tout d’abord, permettez-moi, cher Bigleux, de vous remercier pour ce droit de réponse. Je tiens en effet à répondre à ces accusations de gabegie qui sont proprement scandaleuses ! Que M. Godasse et ses copains commencent par balayer devant leur porte avant de faire la morale aux autres !
BigleuxRama : Selon vous, les dépenses de l’Assemblée nationale ne prêtent pas à scandale ?
Gérard Soulier : Absolument pas ! Et je suis bien placé pour le savoir : en tant que rapporteur de la sous-commission pour la gestion déconcentrée des commissions de rapporteurs, je puis vous affirmer que nos dépenses en call-girls ont même diminué ces deux dernières années !... Nous avons en effet décidé de pratiquer de l’importation de la Bulgarie, à des tarifs préférentiels. De plus, je ne veux rien insinuer, mais nos dépenses de Viagra sont trois fois moins élevées que celles du Sénat !
BigleuxRama : Mais dans leur ensemble, les Français sont inquiets quant à leurs institutions et à leurs dépenses inconsidérées…
Gérard Soulier : Attendez, c’est un autre problème. Nous autres élus avons un mandat populaire. Si vous tenez à faire un livre noir de la gabegie dans ce pays, je vous conseillerais plutôt de vous tourner vers les hauts fonctionnaires, les collectivités territoriales et les syndicats. Je crois que même M. Godasse s’accorderait avec moi sur ce sujet.
dans les institutions d’Etat
BigleuxRama : Tous pourris sauf vous, alors ?
Gérard Soulier : Ecoutez, croyez-en un homme du sérail, les députés viennent trop peu à l’Assemblée pour avoir le temps d’être corrompus.
BigleuxRama : Les députés se sont votés récemment cinq ans d’indemnités après la fin de leurs mandats. On peut comprendre que certains trouvent à y redire…
Gérard Soulier (agacé) : Non mais écoutez, cela n’a rien à voir ! Je vous signale qu’au début, en prenant exemple sur le Président, nous voulions nous voter 170% d’augmentation immédiate. Alors croyez-moi, à côté, cinq ans d’indemnités ce n’est rien. Avec le chômage qui guette, il faut avoir le temps de voir venir !
BigleuxRama : En somme, les députés se serrent la ceinture, comme tout le monde… Et votre réveillon, M. Soulier ? S’est-il bien passé ? Quelques anecdotes à nous raconter ?
Gérard Soulier : Ma foi, rien de bien spécial. J’étais invité au palais de l’Elysée pour une fine partie entre amis.
BigleuxRama : Une fine partie ?... Vous voulez dire une partie fine...?
Gérard Soulier : Voilà, si vous voulez… Il y avait du beau monde et nous nous sommes bien amusés. Croyez-moi, la croupe de Rachida Dati est un sacré remède à la dépression !
BigleuxRama : Pardon ? Vous voulez dire que la ministre de la Justice ?...
Gérard Soulier : Vous savez, elle s’est contentée de se faire besogner par deux ou trois présidents du CAC 40… Je l’ai déjà vue plus en forme. Roselyne Bachelot, elle, était en appétit et s’occupait des membres d’au moins cinq beaux colonels de l’armée de l’Air.
BigleuxRama : Vous êtes sûr de ce que vous rapportez, là ? Ce serait un scoop incroyable !
Gérard Soulier : Je n’en suis hélas pas sûr. Pour ma part, j’étais trop occupé à fouetter la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme et puis, je ne voyais pas bien, car entre madame Bachelot et moi se trouvait la femme du président, qui se faisait chevaucher par Johnny Halliday. Donc je ne peux rien certifier…
BigleuxRama : Tant pis. Nous n’apprendrons rien de croustillant sur les dessous de la politique française. Merci à vous tout de même, monsieur le député.
BigleuxRama : Vous êtes sûr de ce que vous rapportez, là ? Ce serait un scoop incroyable !
Gérard Soulier : Je n’en suis hélas pas sûr. Pour ma part, j’étais trop occupé à fouetter la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme et puis, je ne voyais pas bien, car entre madame Bachelot et moi se trouvait la femme du président, qui se faisait chevaucher par Johnny Halliday. Donc je ne peux rien certifier…
BigleuxRama : Tant pis. Nous n’apprendrons rien de croustillant sur les dessous de la politique française. Merci à vous tout de même, monsieur le député.
6 commentaires:
Décidément, ces messieurs Soulier et Godasse font la paire ! Et la France a comme un coup de pompe !
Signé : une Charentaise navrée !
Attends un peu que les collectivités territoriales demandent à leur tour un droit de réponse et nous envoient madame Escarpin !
Nico
Enfin, si ces mises au point sur les dépenses publiques pouvaient inciter nos élus à rester droits dans leurs bottes....
Nico
Une chose sûre : cette histoire est un véritablé cas des grolles !
Une interview où chacun trouvera chaussure à son pied.
M. Tong (Paris 13e)
C'est vraiment le pied toutes ces histoires, mais un pied qui ne se serait pas lavé de longtemps!
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