
Delerm : Mes hommages, confrère…
Cali : J’allais résister devant la télé quand tu as sonné.
Delerm : Ta sonnette, ma grand-mère avait la même, ça m’a inspiré une idée de chanson dans l’ascenseur.
Cali : Moi l’ascenseur je le prends jamais, je résiste ! C’est mon grand-père qui m’a appris ça.
Delerm : Je peux utiliser ton piano ? Je sens que je vais improviser sur ta sonnette. Faut que ça sorte, y a pas… Quand une chanson me vient faut que je fasse vite… Des fois j’ai à peine le temps de m’asseoir…
Cali : Moi tu m’as trop mis les nerfs en me parlant de l’ascenseur et ma sensibilité d’artiste va en faire un texte de résistance.
A cet instant on entendit quelques notes de piano et une voix aigrelette susurra ces quelques vers génialissimes (comme toujours) :
Avec ton petit rond blanc
A droite du rectangle bleu
Je me suis dit bien souvent
Qu’une mamie y avait rien d’mieux !
La sonnette à grand-maman
Elle faisait drelin drelin
Moi ça m’émouvait drôlement !
Quand c’est que j’étais gamin !
J’arrivais sur mon vélo
Et avant même d’arriver
Devant la porte à meneaux
Sa sonnette me f’sait rêver
La sonnette à grand-maman
Elle faisait drelin drelin
Moi ça m’émouvait drôlement
Quand passait le livreur de pain
Sur la même bande, on pouvait entendre ces vers engagés (que notre ingénieur du son a réussi à isoler) :
Ascenseur ! J’ai les nerfs !
Ascenseur ! T’es trop moche en vert !
Ascenseur ! Prends garde !
Ascenseur ! Vert moutarde !
Quand c’est que sera venu le moment
De réveiller sans ménagement
Le Jean Moulin qui dort en moi
Je serais toi j’aurais les foies !
Ascenseur ! Fasciste !
Ascenseur ! Je résiste !
Rééévoooluuutiooooooooooonnnn !
Une fois ces chefs d’œuvre créés, au bout de 4 bonnes minutes, nos deux comparses reprirent leur discussion :
Cali : Tu vois là j’suis vidé ! J’ai tout donné ! Mes textes sont trop puissants, faut que je me ménage… Demain je pars pour Eurodisney !
Delerm : Dans ce cas je vais te laisser, je vais aller dans le parc en bas pour écrire une chanson sur les bancs publics… Ca s’appellera « La grand-mère du banc public »
Cali : Porte-toi bien, camarade artiste !
Delerm : A bientôt…
Nous nous quittons sur ces sages paroles, amis bobos. Nul doute qu’un magnétophone égaré saura bien recueillir d’autres textes de chansons en exclusivité un de ces jours

1 commentaire:
Oui, excellent ! Très bien vus les pastiches des deux chantres de la vie contemporaine !
Nico
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