lundi 22 décembre 2008

On peut apporter son fiel : Laurent Anne


Bigleuxrama a eu le privilège d’assister à une séance de création artistique de haute tenue ! Et voici comment : notre envoyé spécial avait oublié un magnétophone dans le bureau du génialissime Cali, après avoir – on s’en souvient - humblement interviouvé ce dernier. Lorsque notre collaborateur eut récupéré son appareil (après avoir fait acte de contrition et récité 10 « Je vous salue Cali ») il eut le réflexe d’écouter la bande magnétique, et ô surprise ! Cadeau des dieux ! Le grand Vincent Delerm avait rendu visite au génialissime Cali et ils avaient écrit ensemble deux chansons ! Une pour chacun ! Voici la retranscription intégrale de la séance :


Cali : Salut à toi Camarade artiste !
Delerm : Mes hommages, confrère…
Cali : J’allais résister devant la télé quand tu as sonné.
Delerm : Ta sonnette, ma grand-mère avait la même, ça m’a inspiré une idée de chanson dans l’ascenseur.
Cali : Moi l’ascenseur je le prends jamais, je résiste ! C’est mon grand-père qui m’a appris ça.
Delerm : Je peux utiliser ton piano ? Je sens que je vais improviser sur ta sonnette. Faut que ça sorte, y a pas… Quand une chanson me vient faut que je fasse vite… Des fois j’ai à peine le temps de m’asseoir…
Cali : Moi tu m’as trop mis les nerfs en me parlant de l’ascenseur et ma sensibilité d’artiste va en faire un texte de résistance.



A cet instant on entendit quelques notes de piano et une voix aigrelette susurra ces quelques vers génialissimes (comme toujours) :



Avec ton petit rond blanc
A droite du rectangle bleu
Je me suis dit bien souvent
Qu’une mamie y avait rien d’mieux !

La sonnette à grand-maman
Elle faisait drelin drelin
Moi ça m’émouvait drôlement !
Quand c’est que j’étais gamin !

J’arrivais sur mon vélo
Et avant même d’arriver
Devant la porte à meneaux
Sa sonnette me f’sait rêver

La sonnette à grand-maman
Elle faisait drelin drelin
Moi ça m’émouvait drôlement
Quand passait le livreur de pain

Sur la même bande, on pouvait entendre ces vers engagés (que notre ingénieur du son a réussi à isoler) :

Ascenseur ! J’ai les nerfs !
Ascenseur ! T’es trop moche en vert !
Ascenseur ! Prends garde !
Ascenseur ! Vert moutarde !

Quand c’est que sera venu le moment
De réveiller sans ménagement
Le Jean Moulin qui dort en moi
Je serais toi j’aurais les foies !

Ascenseur ! Fasciste !
Ascenseur ! Je résiste !
Rééévoooluuutiooooooooooonnnn !

Une fois ces chefs d’œuvre créés, au bout de 4 bonnes minutes, nos deux comparses reprirent leur discussion :

Cali : Tu vois là j’suis vidé ! J’ai tout donné ! Mes textes sont trop puissants, faut que je me ménage… Demain je pars pour Eurodisney !

Delerm : Dans ce cas je vais te laisser, je vais aller dans le parc en bas pour écrire une chanson sur les bancs publics… Ca s’appellera « La grand-mère du banc public »

Cali : Porte-toi bien, camarade artiste !

Delerm : A bientôt…

Nous nous quittons sur ces sages paroles, amis bobos. Nul doute qu’un magnétophone égaré saura bien recueillir d’autres textes de chansons en exclusivité un de ces jours

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, excellent ! Très bien vus les pastiches des deux chantres de la vie contemporaine !

Nico